Contre-indications et mouvement aérien pendant la grossesse
- Julie

- 4 déc.
- 3 min de lecture

Chaque grossesse est un voyage unique. Si l'activité physique est largement encouragée pour ses bienfaits (ACOG, 2020 ; OMS, 2020), il existe des moments où la priorité est donnée au repos et à la protection. Ces contre-indications ne sont pas des interdits anxiogènes, mais des messages bienveillants du corps vous invitant à une pause, un acte de tendresse envers soi-même.
Voici les situations où les recommandations internationales invitent à suspendre l'activité physique intense, notamment le mouvement aérien :
1. 🛑 Contre-indications absoluess :quand la protection est vitale
Certaines conditions médicales liées à la grossesse nécessitent un arrêt immédiat et total de l'exercice pour la sécurité de la mère et du fœtus. Elles sont considérées comme des contre-indications absolues par l'American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG) et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) (ACOG, 2020 ; CNGOF, 2017).
Condition maternelle ou obstétricale | Rationale principale |
Maladie cardiaque ou pulmonaire hémodynamiquement significative | Risque d'aggravation ou d'insuffisance lors de l'effort. |
Col de l'utérus court ou cervix incompétent | Risque accru de travail prématuré ou de rupture des membranes. |
Grossesse multiple à risque de travail prématuré | Augmentation du risque de déclenchement précoce des contractions. |
Placenta prævia après 20 semaines de gestation | Risque hémorragique important. |
Rupture des membranes (perte des eaux) | Risque infectieux et de travail prématuré. |
Prééclampsie (hypertension gestationnelle avec signes associés) | Risque de crise convulsive (éclampsie) et de restriction de croissance fœtale. |
Retard de croissance intra-utérin (RCIU) sévère | L'exercice pourrait compromettre l'apport sanguin et l'oxygénation du fœtus. |
Saignements vaginaux persistants | Signe d'une complication potentielle nécessitant une évaluation médicale. |
Dans ces cas, le geste le plus juste est l'arrêt de l'activité, en totale concertation avec votre équipe médicale.
2. ⚠️ Contre-indications relatives : Écouter le signal d'alerte
Des situations spécifiques invitent à une modification prudente ou à une suspension temporaire de l'activité, après consultation médicale. Elles ne sont pas un "danger" en soi, mais le signe que le corps est déjà soumis à un stress important (CNGOF, 2017).
Hypertension artérielle chronique ou gestationnelle mal contrôlée.
Anémie importante (fatigue profonde, risque de malaise).
Maladies thyroïdiennes mal régulées.
Symptômes de fatigue profonde, d'essoufflement excessif, ou de douleur inhabituelle (tiraillement, pesanteur).
Dans ces moments, la recommandation du Canadian Society for Exercise Physiology (CSEP) est d'adapter l'intensité et le type d'exercice, ou d'opter pour le repos (CSEP, 2019). Le repos est alors le mouvement le plus puissant pour votre rétablissement.
3. 🚨 Signes d'arrêt d'urgence de l'exercice
Même sans contre-indication préexistante, il est crucial de cesser immédiatement l'exercice et de consulter un professionnel de santé si vous ressentez l'un des symptômes d'alerte suivants pendant ou après l'activité (ACOG, 2020) :
Saignement vaginal important.
Contractions utérines régulières et douloureuses après adaptation.
Écoulement de liquide amniotique (rupture des membranes).
Douleur thoracique ou essoufflement soudain, inexpliqué et excessif.
Étourdissements, vertiges ou évanouissement.
Céphalées (maux de tête) intenses et persistantes.
Faiblesse musculaire affectant la démarche.
Douleur ou gonflement au niveau des mollets (signe potentiel de thrombose veineuse).
Diminution des mouvements fœtaux (si la grossesse est assez avancée pour les sentir).
4. ✨ Adapter la pratique : le mouvement se réinvente
Si votre praticien (médecin, sage-femme) vous conseille une pause ou une diminution de l'activité, ce n'est jamais une fin, mais une transformation. Le mouvement ne disparaît pas ; il change de forme.
Vous pouvez maintenir votre connexion au corps et à la pratique de manière douce et sereine :
Travail de la respiration : exercices de pleine conscience ou de préparation à l'accouchement.
Visualisation : imaginer des chorégraphies ou des mouvements aériens.
Danse assise ou au sol : flow au sol, étirements doux, renforcement ciblé.
Musique et contemplation : se connecter au rythme et à la fluidité sans l'effort physique.
Les recommandations de l'International Association for Dance Medicine & Science (IADMS) insistent sur l'importance de l'écoute du corps et de l'adaptation en fonction des sensations de la journée (IADMS, 2017).
Références
ACOG (2020). American College of Obstetricians and Gynecologists. Physical Activity and Exercise During Pregnancy and the Postpartum Period. Committee Opinion nᵒ 804.
CNGOF (2017). Collège national des gynécologues et obstétriciens français. L'exercice physique pendant la grossesse et le post-partum. Recommandations pour la pratique clinique.
CSEP (2019). Canadian Society for Exercise Physiology. 2019 Canadian Guideline for Physical Activity throughout Pregnancy.
IADMS (2017). International Association for Dance Medicine & Science. Guidelines for Dance Training During Pregnancy.
OMS (2020). Organisation mondiale de la santé. Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité.






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